Nous étions quarante, tous de jeune âge
Assis ensemble dans une salle surchauffée
En train d’étouffer et de peiner
Sur l’agriculture du Haut Moyen Âge.
Même notre professeur, un très grand homme
Avait l’air aussi de s’ennuyer beaucoup
Fatigué, sans doute, de voir que parmi nous
Certains n’en avaient cure et faisaient un somme.
Oh, salles de classe sans imagination
Ah, amphithéâtres sombres et poussiéreux,
Vous mettez du blanc sur tous nos cheveux
Et des toiles d’araignées dans toutes nos leçons.
François Villon et le Roman de Renard
Maître Patelin et Guillaume le chevalier
Mérite mieux, pour que leurs vies soient contées
Que ces tristes salles où l’on fait de l’histoire.
Et puis, pourquoi ne pas avoir leçon
Dans un parc public, en pleine campagne,
Où l’on apprendrait l’époque de Charlemagne
Au milieu des oies et des canetons ?
Oui, pourquoi ne pas marcher dans les champs
Et apprendre ainsi l’histoire agricole
Sur le terrain, au milieu des herbes folles
Plutôt que dans les prisons de l’enseignement.

G.N.